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LES PRINCIPAUX PRIX LITTÉRAIRES 2022


  PRIX GONCOURT   

Vivre vite - de Brigitte Giraud (Flammarion)

 

"J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence.Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l'accident."En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.

 


  PRIX RENAUDOT   

Performance - de Simon Liberati (Grasset)

Performance, ou la rencontre explosive entre un romancier en perdition, sa ravissante belle-fille et les Rolling Stones de la première époque. Un écrivain de 71 ans, déserté par l'inspiration après un AVC et menacé d'interdit bancaire, se voit proposer une série télévisuelle sur les débuts des Stones, de leur arrestation pour usage de stupéfiants en 1967 à la mort de Brian Jones en 1969. Voilà qui va lui permettre de vivre son histoire d'amour scandaleuse et passionnée avec Esther, dont un demi-siècle le sépare.

Tous deux le savent, leur amour est condamné : elle a la beauté du diable, lui approche du terme fixé par le diable de Faust, de Don Juan, de Dracula. Mais la grâce de la jeunesse perdue fait miraculeusement ressurgir de l'abîme Marianne Faithfull, Anita Pallenberg et Brian Jones. Ce roman au souffle éblouissant met en scène la dernière aventure d'un écrivain qui vampirise l'innocence d'un amour réprouvé pour insuffler vie à ses personnages.

 


  PRIX MÉDICIS   

La Treizième heure - de Emmanuelle Bayamack-Tam (POL)

Quand sonnera la Treizième Heure, qui est aussi l'heure de nous-mêmes, elle nous trouvera bien éveillés, tous nos sens en alerte, absolument prêts pour le triomphe de l'amour.

 
 

 


  PRIX MÉDICIS ÉTRANGER  

Les abeilles grises - de Andrei Kourkov (Liana Levi)

Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert...

  


  PRIX FEMINA  

Un chien à ma table - de Claudie Hunzinger (Grasset) 

Un soir, une jeune chienne, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d’un vieux couple  : Sophie, romancière, qui aime la nature et les marches en forêt et son compagnon Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature.
 
D’où vient cette bête blessée  ? Qu’a-t-elle vécu  ? Est-on à sa poursuite  ?
 
Son irruption va transformer la vieillesse du monde, celle d’un couple, celle d’une femme, en ode à la vie, nous montrant qu’un autre chemin est possible.

 


  PRIX FEMINA ÉTRANGER  

La dépendance - de Rachel Cusk (Gallimard)

M, romancière entre deux âges, s'est isolée du monde en s'installant avec son second mari au bord d'une côte océanique spectaculaire. Sur sa propriété baignée d'une lumière splendide et entourée de marais, le couple possède une dépendance soigneusement reconvertie en résidence d'artistes. M n'a qu'un rêve : y accueillir un jour L, un peintre à la renommée mondiale, qu'elle admire.Quand il finit par accepter son invitation, M jubile. Cependant, elle déchante vite car L n'arrive pas seul - une ravissante jeune femme est à son bras. Entre-temps, la fille de M et son compagnon ont également débarqué. Les trois couples doivent alors cohabiter dans ce cadre certes enchanteur, mais qui va devenir le théâtre de multiples tensions.D'une plume ciselée, Rachel Cusk crée un huis clos piquant et fascinant que l'on découvre en se plongeant dans le flot de pensées de M, une Mrs Dalloway des temps modernes. Entre désirs étouffés, orgueil artistique et illusions déçues, La dépendance décortique avec beaucoup de malice le large éventail des rapports humains et la légitimité de la vocation artistique.

 

 


  PRIX DE FLORE  

Chienne de louve - de Joffrine Donnadieu (Gallimard)

"Je veux respirer sur scène, entendre les trois coups chaque soir, commettre des crimes, des infanticides, des adultères, aimer éperdument, haïr follement, voyager à travers les époques, changer de sexe, m'empoisonner, mourir, renaître."Romy, vingt ans, arrive à Paris avec le rêve d'être comédienne. Pour subsister et payer le Cours Florent, elle travaille dans un club de strip-tease à Pigalle. Odette, vieille fille de quatre-vingt-neuf ans, la loge contre un loyer modique et un peu de compagnie. String à paillettes et crucifix devront faire bon ménage. Deux femmes s'apprivoisent, entre chien et loup. Elles nouent une relation faite de fascination et de dépendance, se renvoyant en miroir leurs corps meurtris, leurs solitudes, leurs folies, leurs enfances volées et surtout leur désir de vivre. Dans cette emprise mutuelle, jusqu'où seront-elles capables d'aller ?On retrouve ici la puissance viscérale de l'écriture de Joffrine Donnadieu, qui décrit avec acuité la violence des rapports sociaux, l'apprentissage du théâtre, la vie des corps.

 


  GRAND PRIX DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE  

Le Mage du Kremlin - de Giuliano Da Napoli (Gallimard)

Le narrateur est écrivain. Il s’adresse à un juge d’instruction qui l’interroge sur une affaire dont il connaît les détails. Le prévenu, Vasco, est son meilleur ami. Lors de son arrestation, on a trouvé sur lui un revolver et un cahier rempli de poèmes qu’il a écrits. Au fil de la relecture des poèmes, le narrateur raconte l’histoire passionnelle de Vasco et Tina. Le roman saisit par son inventivité formelle et son humour. L’auteur multiplie les mises en abyme entre les divers niveaux de récit, qui nous font passer du bureau du juge aux rues de Montmartre, de la Bibliothèque nationale de France aux salles de vente aux enchères, de cafés parisiens en chambres d’hôtel, sautant habilement d’un point de vue à l’autre, sans que l’on ne s’y perde jamais.

 


  PRIX DECEMBRE  

Quand tu écouteras cette chanson - de Lola Lafon (Stock)

 

«  Le 18 août 2021, j’ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l’Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment.
Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s’est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.  »L. L.